16.4.08

I believe in Preljocaj

Chose promise chose due. Voilà le bilan Angelin Preljocaj 2008.
En l'espace de 2 mois, j'ai pu assister à 3 soirées orchestrées par l'un des plus géniaux des chorégraphes contemporains de la sphère mondiale.
Tout est bon dans le ballet Preljocaj, rien à redire, RIEN. 
C'est calé au centimètre près, avec des danseurs parfaitement professionnels, jusqu'au bout de la pointe. C'est décalé aussi, ça se la joue pas, c'est folklorique, acrobatique parfois, mais toujours gracieux, rythmé, harmonieux. Il tente tout et réussit à chaque coup, pas un spectacle qui se ressemble. Même dans ses choix de musique, classique ou contemporaine, il arrive à faire des trucs pas possibles... 
Dans Eldorado (vu au Théâtre de la Ville le 28 février dernier), par exemple, il a choisi d'illustrer sa chorégraphie par du Stockausen (quasi inaudible si on l'écoute chez soi surtout si on se sent un peu contracté); ça dure une heure quand même! 
Et pourtant on l'atteint ce foutu pays doré, guidés par des shiny happy people qui, bien qu'ils dansent en slip kangourou, ressemblent à des genres de dieux grecs. En duo, en trio, tous ensemble, en arabesques et en sauts de chamois élancés, ils sont tous tout le temps synchronisés, ils tremblent jamais, ça fout des frissons et c'est surtout magnifique.

Ensuite il y a eu Les 4 saisons aussi. Vu au Théâtre du Châtelet dans le cadre d'une soirée en faveur d'AIDS le 27 mars dernier. 
pffffffwwouaaaaaah. 
La perfection faite danse sur Vivaldi en plus. ça a un goût de barbe à papa, c'est coloré, déguisé, acidulé. ça pourrait faire penser à du Découflé mais en mille fois plus subtil et la mégalomanie en moins. C'est fou, juste ce qu'il faut. Ils font même un numéro de cordes à sauter, trop chouette. Quand des danseurs sautent à la corde, c'est léger et dérisoire à la fois, pointes tendues et mains virevoltantes, c'est comme s'ils se moquaient d'eux-mêmes tout en ayant la classe suprême naturellement.

Et puis ce soir, au CND, j'ai revu Annonciation (déjà en première partie de Eldorado, avec Centaures, un duo masculin impressionnant de précision, mythologique, mythique, je crois en Preljocaj). Comme son nom l'indique, le thème est clair. Alternance de musique classique (Magnificat de Vivaldi; encore lui, religieusement vôtre, c'est sublime) et de musique électroacoustique (Crystal Music de Stéphane Roy) qui claque sa mère!!! c'est 2001 L'Odyssée de l'espace. Deux femmes, une danse puissante, aussi douce que rude. L'Annonciatrice arrive à pas de loup, puis d'un coup ses mouvements se font secs, carrés, tendus, violents, musique aux rythmes électriques et court-circuités, elle se déplace comme la Mort vers sa proie, précise, directe, envoûtante, irréelle. Je voudrais danser comme ça dans ma prochaine vie. Elle vise le ventre de Marie en gestes doux. Elles sont aimantées, c'est tragique. Attraction et rejet, l'une épuise l'énergie de l'autre, et s'en va froidement. Plus didactique que n'importe quelle messe, en plus d'être beau.

La pièce qui suit, Larmes Blanches, a seulement 2 ans de moins que moi. En témoigne le look très eighties des 4 danseurs===== 2 femmes, 2 hommes en chemise à jabot et pantalon de cuir pour une chorégraphie saccadée de pantins déguisés en torédaors qui tentent de se séduire sur un air de clavecin. ça paraît ptetr pas comme ça mais c'est super class! Et même pendant le silence des premières minutes, tout est calé, synchronisé, parfaitement précis. c'est majestueux! (jvais commencer à être à court d'adjectifs...).

Et enfin Noces, ballet de 1989, qui fait état d'un des autres thèmes récurrents d'Angelin Preljocaj, en plus de la myhtologie et de la religion, c'est l'amour et la séduction. C'est de là que vient la danse non??  Six couples, des robes de mariée, des bancs, un joli bazar (organisé toujours) qui tournoie dans tous les sens. On se courtise, on se repousse pour mieux se rejeter dans les bras l'un de l'autre, on se trompe, on s'embrasse, tendresse et hésitations, possessivité et ivresse, c'est la danse de l'amour, la parade nuptiale concave-convexe, forte de sensations, toute en susceptibilité. C'est folklorique, joyeux et triste, comme un film d'Emir Kusturica.
Je retiens le "jet de femmes". Du haut des bancs, elles se jettent l'une après l'autre dans les bras de leurs hommes qui les rattrapent de justesse pour finalement les laisser rouler par terre loin d'eux. Ils auront essayé!

13.4.08

Thee Silver Mt Zion & Tra-la-la band orchestra - La Maroquinerie

ou comment avoir des frissons et les larmes aux yeux dans une salle où il fait 30 degrés et sans même avoir de la fièvre.
Voilà une des raisons qui me poussent vers Montréal... les cordes et les chœurs des sept Canadiens de Silver mt Zion. 
Première partie : Berg sans Nipple, une batterie, un sample / boîte à rythmes, un peu de chant, ça percussionne efficacement, ça pulse les entrailles.


http://www.tra-la-la-band.com/

http://www.myspace.com/thebergsansnipple